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L'innovation "fiente de poulet" dans les cacaoyères : 2. Révolution agro-écologique ? 1500 kg/ha en Côte d'Ivoire ?

Ruf François, Kiendré Josué. 2016. L'innovation "fiente de poulet" dans les cacaoyères : 2. Révolution agro-écologique ? 1500 kg/ha en Côte d'Ivoire ?. Paris : Inter-réseaux développement rural, 20 p.

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Titre anglais : ‘Chicken manure’ innovation on cocoa farms: 2. An agro-ecological revolution? 1500 kg/ha in Côte d’Ivoire?

Résumé : Au milieu des années 2000, nous découvrions un début d'adoption de fiente de poulet dans les cacaoyères de Côte d'Ivoire et à l'Est du Ghana. Comme nous l'avons montré dans un précédent article, ce développement a été conduit par une poignée de villageois à partir de la fin des années 1990, en dehors de tout programme de développement, tant public que privé. Les planteurs innovent dans la fertilisation des cacaoyères, utilisant de plus en plus de fumure animale. Les avantages semblent considérables. Des cacaoyères de 20 ans fertilisées à des doses élevées de fiente de poulet peuvent facilement atteindre des rendements de 1000 à 1500 kg par hectare. Ces innovations villageoises et nos premières évaluations d'impact sur les rendements suggèrent une efficacité désormais supérieure aux engrais chimiques. Ces innovations suggèrent un besoin en matière organique dans les sols des cacaoyères mais il reste à mieux évaluer les éléments apportés par la fiente que n'apporteraient plus les engrais disponibles sur le marché en Côte d'Ivoire. Pour remonter les rendements, pour réhabiliter et renouveler le verger cacaoyer, une meilleure compréhension des apports de la fiente devient un enjeu essentiel pour la cacaoculture, bien au-delà de la seule Côte d'Ivoire, un immense champ de recherche multi disciplinaire pour les années à venir. Dans l'immédiat, un grand projet de Recherche-Développement appuyant ces innovations en aidant les planteurs villageois à créer des élevages de poulet dans les régions cacaoyères a un immense potentiel. Les auteurs tentent donc de jouer leur rôle de " broker " dans un " système d'innovation " en incitant les bailleurs de fonds et fondations à s'y intéresser. Néanmoins, à ce jour, le rôle d'une " élite autodidacte " d'agriculteurs (dont certains jamais scolarisés) et de leurs réseaux, est tellement prévalent que l'on peut presque remettre en question la notion de " système d'innovation ". A ce jour, le rôle de la recherche, de la vulgarisation publique et privée, des coopératives et des ONG internationales sur l'innovation "fiente de poulet dans les cacaoyères de Côte d'Ivoire " est insignifiant. Ce sont ces planteurs villageois, leurs fils, et leurs réseaux qui montrent le chemin aux politiques publiques et aux grandes compagnies du secteur cacao/chocolat.

Résumé (autre langue) : In the middle of the 2000-2010 decade, chicken manure started being used in significant quantities on cocoa farms in Côte d'Ivoire and eastern Ghana. As we have shown in a previous article, this development was driven by a handful of villagers, starting in the late 1990s, without the help of any public or private development programme. The farmers started innovating in the fertilization of their cocoa trees in the form of increased use of animal manure. The benefits seem significant. Twenty-year-old cocoa farms fertilized with high doses of chicken manure can easily obtain yields of 1000 to 1500 kg per hectare. Our first assessments of impact on yields of this smallholder innovation lead us to suggest that this form of fertilization is more effective than the use of chemical fertilizers. While these innovations seem to indicate that soils need organic matter for cocoa cultivation, a more in-depth assessment is necessary to determine what exactly manure contributes that chemical fertilizers available in Côte d'Ivoire do not. An improved understanding of manure's role in cocoa cultivation is thus essential in order to raise yields and rehabilitate and revive old cocoa farms, both in Côte d'Ivoire and elsewhere. There is scope for a wide and multi-disciplinary field of research in the coming years on the topic. For now, there is immense potential for a R&D project to support these innovations by helping smallholders set up chicken farms in the country's cocoa growing regions. The authors are attempting to play the role of 'brokers' in an 'innovation system' by urging funding entities and foundations to become involved. However, so far, the role of a 'self-educated elite' of farmers (including some who have never had formal schooling) and their networks has been so prevalent that one can almost call into question the very concept of the 'innovation system'. To date, the involvement of the research community, public and private extension structures, cooperatives and international NGOs in the 'chicken manure on cocoa farms in Côte d'Ivoire' innovation has been truly insignificant. It is the smallholders, their sons and their networks that are showing the way forward to public policymakers and to major cocoa/chocolate companies.

Mots-clés libres : Cocoa, Innovation, Innovators, Innovation system, Migrant network, Chicken manure, Organic fertilizer, Cocoa yields, Ivory Coast

Classification Agris : F04 - Fertilisation
Q70 - Traitement des déchets agricoles
L01 - Élevage - Considérations générales

Auteurs et affiliations

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/580192/)

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