Bellefontaine Ronald, Meunier Quentin, Ichaou Aboubacar, Morin Amélie, Mapongmetsem Pierre Marie, Belem Bassirou, Azihou Akomian Fortuné, Houngnon Alfred, Abdourhamane Hamidou. 2018. La régénération par graines et par multiplication végétative à faible coût (drageons et boutures de segments de racine). Montpellier : CIRAD, 463 p.
|
Version publiée
- Français
Utilisation soumise à autorisation de l'auteur ou du Cirad. ID587606.pdf Télécharger (13MB) | Prévisualisation |
Résumé : Plus de 1 350 documents ont été consultés en privilégiant la recherche de documents traitant du drageonnage et des drageons, des boutures de segments de racine et de l'induction du drageonnage. Cette compilation, sans égale, recense une partie très importante de la bibliographie (des quatre dernières décennies) relative à la multiplication végétative à faible coût dans les pays africains. Il s'agit d'articles de revues, de communications à des congrès ou symposiums, de thèses, de mémoires d'étudiants-ingénieurs, etc. Cette synthèse est donc assez exhaustive pour le continent africain. En ce qui concerne les autres continents, la recherche de documents a été focalisée sur les espèces qui montrent une aptitude au drageonnage et au bouturage de segments de racine. Il s'agit très certainement de la compilation la plus complète à ce jour disponible. Ces deux techniques ont des avantages nombreux, parmi lesquels on peut citer : le très faible coût, une formation technique très réduite induisant l'assimilation quasi immédiate par les populations rurales de ces techniques peu sophistiquées, et la liberté qu'ont les ruraux de multiplier eux-mêmes les meilleurs clones de leur voisinage, du fait de la transmission fidèle des caractères génétiques. A ces avantages décisifs, on peut ajouter la possibilité d'ajuster au mieux le lieu et le nombre d'individus mâles par rapport aux plants femelles, dès la mise en place d'un verger d'une espèce dioïque. L'induction du drageonnage offre aussi dans les zones montagneuses la faculté de coloniser l'espace à peu de frais, sans labour, ni sous-solage, ni trouaison. L'érosion sur les pentes est réduite au minimum. Ces deux techniques rendent encore plausible la lutte à faible coût contre la disparition d'espèces ou de clones. Par rapport aux semis naturels ou aux plants issus de pépinière, on peut alléguer une adaptation immédiate aux conditions locales et aux systèmes symbiotiques en place. Leur croissance est généralement plus rapide (due notamment à leurs réserves trophiques et à l'effet des mycorhizes), ce qui réduit la durée de la mise en défens contre le cheptel et une meilleure participation des populations rurales aux chantiers de reverdissement. Du fait de leur localisation souterraine, les drageons et les boutures de segments de racine ont une plus grande résilience aux feux et une meilleure résistance à la dent des chèvres contre l'arrachement complet, surtout après de fortes averses. Pour pallier l'absence de graines d'origine contrôlée et certifiée, il suffit de prélever des boutures de segments de racine sur des arbres d'élite. Ces deux techniques, comme d'autres, permettent la transmission fidèle des caractères parentaux, la précocité de la maturité sexuelle et de la fructification, la capacité de réintroduire la juvénilité pour de vieux arbres remarquables ou de mobiliser des cultivars stériles. En Finlande notamment, le bouturage de segments de racine est l'outil de routine le plus économique, permettant la production en masse de peupliers en un laps de temps assez court. Cette synthèse livre des outils de réflexion aux chercheurs, ingénieurs et techniciens pour qu'ils mettent à la disposition des populations rurales une technique fiable et à faible coût, afin de leur donner la possibilité de multiplier, conserver et mobiliser dans leurs champs les espèces et les clones de leur choix. Cette pré-domestication rurale exige que les techniques soient simples à assimiler et que les intrants coûteux soient bannis. Elle permettra à l'évidence d'améliorer les conditions de vie des communautés rurales en assurant un revenu régulier. Dans certains écosystèmes, des taches de drageonnage peuvent occuper plusieurs hectares. Les drageons peuvent émerger à plus de 50, voire 82 mètres de l'arbre-mère. Ils peuvent s'affranchir de la racine-mère et devenir autonomes. Mieux discerner le degré de clonalité existante permettrait aux sylviculteurs d'améliorer la gestion des éclaircies dans les forêts et tout spécialement dans les peuplements semenciers. Il est indispensable que la recherche forestière étudie la durée et les conditions nécessaires à l'affranchissement des drageons. Le drageonnage est très présent dans toutes les forêts, sauf en forêts tropicales humides (où cependant quelques espèces émettent de nombreux drageons, tandis que d'autres optent pour diverses formes de multiplication végétative). Ces données factuelles pourraient soutenir l'idée de promouvoir des études relatives au drageonnage dans ces forêts, afin d'expliquer un certain degré d'agrégation d'espèces qui les conduisent à une mono-dominance dans certaines zones topographiques tropicales. La géographie physique et la biogéographie de l'Afrique étant variées, des espèces de toutes longitudes, latitudes et altitudes, natives ou introduites en Afrique, sont citées dans le chapitre 8 au sein de ce très grand tableau, unique en son genre. Parmi les quelque 1700 espèces ligneuses citées, originaires de tous les continents, environ 700 ligneux sont fréquents en Afrique, dont quelques uns ont été introduits de longue date. Ce document consacré à la régénération passe en revue presque toutes les formes de la multiplication végétative à faible coût (chapitre 3), ainsi que la reproduction et les améliorations urgentes à apporter en Afrique aux pépinières (chapitre 4). Ces deux formes de régénération sont indispensables pour assurer une conservation des ressources génétiques des ligneux. Les chapitres 5 (drageonnage) et 6 (bouturage) résument la plupart des essais africains publiés et mettent en relation de nombreuses recherches dans le monde pour comprendre l'état de la recherche et faciliter la mise en place des prochaines études. Le chapitre 7 est en quelque sorte un résumé de cette synthèse, car il expose les conclusions les plus importantes et des recommandations afin que cet axe de recherche soit poursuivi dans un futur proche ; il énonce aussi les principaux questionnements que des chercheurs pourraient reprendre à leur compte. Pour que l'induction du drageonnage et le bouturage de segments de racine des espèces ligneuses à usages multiples soient adoptés par les populations rurales africaines, il est indispensable de leur proposer des techniques simples et fiables. C'est pourquoi notre conclusion principale consiste à exhorter les forestiers et chercheurs à régénérer les écosystèmes en alliant, à la reproduction sexuée, réalisée dans des pépinières modernes, la multiplication végétative la plus adaptée.
Mots-clés Agrovoc : multiplication végétative, bouturage, drageonnage, bouture, racine, arbre forestier, croissance, gène, choix des espèces, régénération naturelle assistée, bibliographie
Mots-clés géographiques Agrovoc : Afrique
Classification Agris : F02 - Multiplication végétative des plantes
F62 - Physiologie végétale - Croissance et développement
F30 - Génétique et amélioration des plantes
C30 - Documentation et information
Auteurs et affiliations
- Bellefontaine Ronald
Contributeurs et affiliations
- Meunier Quentin, Olam International (GAB) - collaborateur
- Ichaou Aboubacar, INRAN (NER) - collaborateur
- Morin Amélie, TEREA (GAB) - collaborateur
- Mapongmetsem Pierre Marie, Université de Ngaoundéré (CMR) - collaborateur
- Belem Bassirou, CNSF (BFA) - collaborateur
- Azihou Akomian Fortuné, UAC (BEN) - collaborateur
- Houngnon Alfred, Université de Parakou (BEN) - collaborateur
- Abdourhamane Hamidou, Université de Niamey (NER) - collaborateur
Autres liens de la publication
Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/587606/)
[ Page générée et mise en cache le 2024-03-27 ]