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WP4 : Systèmes Agroforestiers. Étude technico-économique prospective des systèmes café/cacao. Rapport final

Mazardin Agathe, Saj Stéphane. 2023. WP4 : Systèmes Agroforestiers. Étude technico-économique prospective des systèmes café/cacao. Rapport final. Montpellier : CIRAD-European Union, 90 p.

Document technique et de recherche
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Mazardin et Saj - 2023 - rapport WP4 projet FEADER Café cacao Guadeloupe VF.pdf

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Résumé : Les travaux menés dans le cadre du WP " Systèmes agroforestiers " du projet FEADER Café-Cacao (RGUA160119DA095000) s'inscrivent dans le cadre d'un intérêt renouvelé du territoire et de ses acteurs agricoles pour les cultures dites " patrimoniales ". Ils ont eu pour objectif de poser un premier cadre sur les conditions de réussite économique à l'échelle des systèmes de culture et de production de café ou de cacao. Ce cadre a été posé grâce à la mise en place d'une approche prospective basée sur l'exploration des futurs à partir de l'existant, des objectifs déclarés des acteurs agricoles de la filière ainsi que des conditions pédoclimatiques et socioéconomiques de la Guadeloupe. Trois types de systèmes de cultures ont été étudiés pour chacune des plantes d'intérêt du projet : (i) des systèmes en réhabilitation n'accueillant que des espèces associées à vocation d'ombrage, (ii) des systèmes associant temporairement des bananiers aux caféiers ou aux cacaoyers en début de cycle de vie de la parcelle, (iii) des systèmes associant une autre culture pérenne que les caféiers ou les cacaoyers et qui a vocation à produire sur le même pas de temps que ces derniers sans pour autant demander de transformation post-récolte. Le choix de ces systèmes a été complété par le choix de produits issus de la culture des cacaoyers et des caféiers : fèves fermentées séchés (le cacao dit " marchand "), bâton de cacao et chocolat pour le cacao ; café parche, vert ou torréfié pour le café. L'ensemble des choix ont été effectués après enquête et correspondent à des exemples d'évolution plausibles des agriculteurs qui aujourd'hui reprennent une activité sur d'anciens sites de production abandonnés ou qui démarrent de nouvelles parcelles. L'évaluation de la viabilité des systèmes étudiés a été effectuée sur le temps long, grâce à la construction d'un outil de simulation permettant de jauger les coûts d'exploitation d'une parcelle de 1 ha, de sa transformation post-récolte et d'y distinguer : (i) 3 phases (installation, croissance, croisière) sur 20 ans; de faire varier (ii) les niveaux de rendement au champ (3 à 4 niveaux différents) et (iii) les prix de vente des produits finis (6 niveaux par produit). Pour chaque combinaison [système de culture x produit fini] 162 simulations ont été réalisées. Et, au total, ce sont presque 1000 simulations qui ont été analysées pour le projet. Selon les simulations effectuées, en plus d'un niveau de production élevé pour le contexte guadeloupéen, le café vert exigerait des prix au moins 25 fois supérieurs - et le cacao marchand des prix au moins 10 fois supérieurs - aux marchés internationaux. Les résultats soulignent ainsi la très probable non-viabilité de la vente de produits classiquement échangés sur un marché mondialisé, à savoir le café vert pour la caféiculture et la fève fermentée séchée pour la cacaoculture. Les simulations ont également souligné que la seule exploitation des cacaoyers ou des caféiers allongeaient fortement le temps de retour sur investissement. Ces résultats questionnent sur la place que l'on souhaite donner à ces cultures dans une sole et mettent en lumière le rôle de la diversification pour soutenir la trésorerie des exploitants dans l'attente de revenus issus des caféiers ou des cacaoyers. Pour les autres produits finis, des marges de manoeuvre semblent exister pour des niveaux réalistes de production au champ, avec des prix de produits élevés mais pouvant correspondre au développement de marchés de niches et/ou locaux. Le niveau technique et le besoin de main d'oeuvre relativement limités pour la production du café parche et du bâton de cacao permet d'envisager une bonne valorisation économique des produits, si tant est que les marchés actuels suivent. La torréfaction et la transformation en chocolat demandent une maitrise plus poussée des processus de transformation et doit être correctement maitrisée afin de justifier la qualité nécessaire aux prix de vente envisagés comme viables sur le long terme - c'est à dire une fois passé le simple l'attrait pour la nouveauté des produits. L'exploration de la complémentarité entre producteurs, producteurs-transformateurs, transformateurs et détaillants locaux semble constituer – avec l'appui technique au champ - une étape décisive pour le développement des filières café et cacao dans les prochains mois. Elle permettrait un début de structuration formelle entre acteurs, essentielle tant pour les agriculteurs qui se sont lancés récemment que pour leur visibilité tant du point de vue institutionnel que commercial.

Mots-clés libres : Café, Cacao, Guadeloupe, Agroforesterie, Prospective

Agences de financement européennes : European Agricultural Fund for Rural Development

Agences de financement hors UE : Conseil Regional de la Guadeloupe

Auteurs et affiliations

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/604268/)

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