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Logiques et pratiques des groupes sociaux face aux interdits dans l'aire protégée Menabe Antimena, Madagascar

Ravolatsara Arlette Florine. 2023. Logiques et pratiques des groupes sociaux face aux interdits dans l'aire protégée Menabe Antimena, Madagascar. Antananarivo : Université d'Antananarivo, 405 p. Thèse de doctorat : Anthropologie : Université d'Antananarivo

Thèse
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Encadrement : Randriamarolaza, Louis Paul ; Andriamiariseta, Andry Solofo

Résumé : Madagascar, la forêt est très exploitée par la population car elle présente de multiples avantages économiques. Les enjeux de la préservation des ressources naturelles et l'intégrité du paysage productif sont alors considérés pour se démarquer des initiatives de " conservation stricte " des anciens programmes environnementaux qui se sont succédé. C'est d'ailleurs le cas dans le Menabe Antimena où des acteurs se mobilisent pour assurer la conservation durable de la nouvelle aire protégée, objet de l'étude en question. Malgré tout, cette réserve est toujours menacée, vu la persistance des activités telles que les hatsake, la culture d'arachide et de maïs. La logique de gestion descendante (top-down) n'a pas toujours su prendre en compte les aspirations de la population concernant son développement et ses pratiques. La présente étude s'est focalisée particulièrement sur l'analyse des savoirs locaux existants retenus et les enjeux de l'espace conservé par les principales parties prenantes, afin d'obtenir un recadrage de cette logique prédatrice, mais aussi de contribuer à la réussite du processus de conservation, ainsi que la valorisation de l'espace forestier. Considérant les hypothèses de recherche fixées, le territoire naturel revêt des représentations significatives mais parfois divergentes par rapport à l'univers " passéiste " des habitants. Pourtant, il semble que les savoirs locaux se sont révélés plus importants dans la mise en place des projets de conservation au niveau de la gestion du terroir. Une approche ancrée dans l'anthropologie sociale, culturelle et territoriale a été alors mobilisée pour analyser les données se rapportant aux différents groupes sociaux de référence. En somme, l'interrelation entre " homme-culture-société " a été mise en exergue faisant émerger la perception du territoire forestier du Menabe. Si pour les autochtones Sakalava, la forêt représente un espace social et culturel, pour les migrants, elle constitue un espace de survie, d'opportunité agricole en perpétuant le hatsake. Cette divergence nécessite par ailleurs la mobilisation d'un recentrage du dialogue entre les acteurs concernés. La compréhension et l'utilisation des savoirs locaux moyennant de nouvelles adaptations seront un nouvel outil de gestion. La mise sur pied d'un compromis concerté entre les différents groupes pour une gestion conservatrice des ressources, basée sur de nouvelles politiques intégrant les savoirs locaux, est une réponse nécessaire pour faire valoir des mesures de conservation plus appropriées à la situation de l'Aire protégée Menabe Antimena.

Résumé (autre langue) : In Madagascar, the forest is highly exploited by the population because it offers multiple economic benefits. The stakes of preserving natural resources and the integrity of the productive landscape are then considered in order to distance themselves from the "strict conservation" initiatives of the former environmental programs that followed one another. This is the case in the Menabe Antimena where actors are mobilizing to ensure the sustainable conservation of the new protected area, the subject of this study. In spite of this, the reserve is still under threat due to the persistence of activities such as hatsake, peanut and corn cultivation. The top-down management logic has not always taken into account the aspirations of the population regarding their development and practices. The present study focused particularly on the analysis of the existing local knowledge retained and the stakes of the conserved space by the main stakeholders, in order to obtain a reframing of this predatory logic, but also to contribute to the success of the conservation process, as well as the valorization of the forest space. Considering the research hypotheses set, the natural territory has significant but sometimes divergent representations in relation to the "past" universe of the inhabitants. However, it seems that local knowledge has proved to be more important in the implementation of conservation projects at the level of land management. An approach rooted in social, cultural and territorial anthropology was then mobilized to analyze the data relating to the different social reference groups. In sum, the interrelation between "man-culture-society" was highlighted, bringing out the perception of the Menabe forest territory. If for the Sakalava natives, the forest represents a social and cultural space, for the migrants, it constitutes a space for survival, for agricultural opportunities by perpetuating the hatsake. This requires the mobilization of a refocusing of the dialogue between the actors concerned in the face of the divergent practices between the natives and the migrants. The understanding and use of local knowledge with new adaptations will be a new management tool. The establishment of a concerted compromise between the different groups for a conservative management of resources, based on new policies integrating local knowledge, is a necessary response to promote conservation measures more appropriate to the situation of the Menabe Antimena Protected Area.

Mots-clés libres : Savoirs locaux, Représentations sociales, Conservation, Territoire, Menabe Antimena, Madagascar, Terroir

Agences de financement hors UE : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

Projets sur financement : (EU) Traquer les Risques Sanitaires dans l’Océan Indien avec une approche One Health

Auteurs et affiliations

  • Ravolatsara Arlette Florine, Université d'Antananarivo (MDG)

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/610483/)

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