Inventaire naturaliste de quatre îlets de Martinique. Rapport final

Rateau Fabien, Ferlay Benjamin, Coulis Mathieu, Touroult Julien. 2025. Inventaire naturaliste de quatre îlets de Martinique. Rapport final. Les Trois Ilets : OFB-CIRAD, 75 p.

Résumé : Un inventaire naturaliste pluridisciplinaire a été réalisé entre le 19 septembre et le 4 octobre 2022 sur quatre îlets de Martinique : le Gros Îlet, l'îlet Céron, l'îlet du Galion et l'îlet Saint Aubin. La flore, la faune du sol, l'entomofaune volante, la malacofaune, et les vertébrés terrestres qui s'y trouvaient ont été échantillonnés par une quinzaine de spécialistes. L'inventaire a permis de collecter et recenser 549 taxons dont 339 animaux et 211 végétaux. 443 de ces taxons ont pu être déterminés jusqu'au niveau espèce au moins, dont 57 sont des espèces exotiques. La base de données formée compte plus de 6000 lignes. Les habitats et cortèges d'espèces observés présentent très peu de similarités entre îlets. Près de 70 % des espèces inventoriées ne l'ont été que sur un seul îlet tandis que seulement 7 espèces ont été observées sur les quatres îlets. L'îlet le plus grand (Gros îlet ; 17 ha), localisé dans la baie de Génipa, est celui qui abrite la plus importante diversité d'habitats et d'espèces avec 221 espèces identifiées. Cet îlet est le seul du périmètre d'étude qui présente des infrastructures humaines (ponton, habitation abandonnée, …). Cette présence humaine a engendré l'introduction d'un nombre important d'espèces exotiques végétales (près de 20 % des plantes observées) et animales (rats, moutons, poules, …). L'îlet Céron (4,8 ha) présente un relief très peu marqué avec un point culminant à deux mètres. Il est recouvert en grande partie par une mangrove dense et par quelques prairies d'herbacées dans sa zone centrale. Il présente la diversité la plus faible des îlets étudiés avec seulement 78 espèces recensées mais abrite des végétaux d'intérêt comme Avicennia schaueriana ou Crossopetalum rhacoma. L'îlet Saint Aubin (4 ha) situé sur la côte Atlantique est particulièrement sec et exposé aux vents dominants. Il est couvert principalement par de la forêt semi-xérophile et des pelouses. Sa diversité biologique est relativement faible (102 espèces identifiées) et ses peuplements végétaux semblent jeunes. Le paysage offert par l'îlet du Galion (2 ha) est surprenant avec de nombreux arbres de grande taille et un sol relativement épais. Il abrite une importante diversité d'habitats et d'espèces pour un espace de cette taille (164 ont été identifiées). Il est très difficilement accessible et largement préservé. Les îlets étudiés sont relativement peu affectés par les activités humaines actuelles. En revanche de plusieurs espèces exotiques constituent une menace susceptible d'altérer profondément leur fonctionnement. C'est le cas du rat noir Rattus rattus qui est présent sur les quatre îlets étudiés. Il semble avoir un impact fort sur la régénération de la forêt. De nombreuses prédations de fruits par les rats ont été observées et sont suspectées d'empêcher la régénération des forêts notamment pour le courbaril Hymenea courbaril sur le Gros îlet et l'îlet du Galion. Plusieurs préconisations de gestion sont formulées dont l'éradication ou la régulation des effectifs de rat noir, l'enlèvement d'espèces exotiques envahissantes végétales et d'un troupeau d'ovins divagants sur le Gros Ilet.

Mots-clés libres : Lesser Antilles, Biodiversity, Small island, Neotropics, Insect, Soil invertebrate, Exotic species, Vertebrates, Botanicals

Auteurs et affiliations

• Rateau Fabien
• Ferlay Benjamin, CBNMQ (MTQ)
• Coulis Mathieu, CIRAD-PERSYST-UPR GECO (MTQ) ORCID: 0000-0001-5895-8519
• Touroult Julien

Source : Cirad-Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/611875/)

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