Calandre Natacha.
2005. Intérêt de l'étude de la perception des risques nutritionnels liés à l'alimentation chez les enfants (carences, pléthore) pour comprendre les décalages entre recommandations nutritionnelles et comportements alimtaires : une comparaison mères-experts au Vietnam.
In : 7èmes Journées Jeunes chercheurs du département sciences sociales : Université des sciences sociales, Toulouse les 14 et 15 mars 2005
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Version publiée
- Français
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Résumé : Les risques liés à l'alimentation sont devenus des priorités de santé publique, à une époque d'abondance alimentaire où la malnutrition par carences est devenue inacceptable et l'obésité et les maladies associées ont fortement augmenté dans tous les pays du monde. Les actions des pouvoirs publics en matière de lutte contre les problèmes nutritionnels reposent sur une diffusion d'information et une éducation du public. Ces interventions restent dominées par des modèles psychosociologiques généraux (comme le modèle de Fishbein et de Ajzen) ou appliqués aux comportements de santé comme les modèle de la croyance sur la santé ou le KABP (Knowledge, Attitude, Beliefs, Practices) promu par l'OMS (1987). Ils font l'hypothèse qu'une amélioration de la connaissance des individus va modifier leurs attitudes à l'égard des risques ce qui augmentera la propension des individus à adopter des stratégies comportementales de prévention et de réduction des risques. Cependant, les enquêtes quantitatives de type KABP, les recherches en santé-nutrition comme dans de nombreux autres domaines ont confirmé qu'une amélioration du niveau de connaissance sur les moyens de prévention et de contrôle n'était pas une condition suffisante à l'amélioration des comportements individuels de gestion de ces risques. Malgré leur connaissance des risques, certains individus ne se conforment pas aux recommandations et continuent d'avoir des conduites qui les exposent aux risques. Il existe ainsi un décalage entre les conduites attendues et effectives. Cette étude, réalisée au Vietnam en milieu urbain (Hanoï) et en zone rurale (province de Quang Nam au centre) auprès de mères de famille (477) et d'agents de la communication sur les risques nutritionnels (50), tente d'expliciter les décalages existant entre les recommandations nutritionnelles émises par les pouvoirs publics et les comportements alimentaires. Sur la base des outils méthodologiques de la sociologie du risque, cette recherche étudie les caractéristiques psychosociales de la perception de deux risques nutritionnels: le risque de malnutrition par carences et par pléthore, par les mères et les "experts". Les premiers résultats montrent qu'il existe différentes logiques sous-jacentes à la persistance des expositions individuelles aux risques nutritionnels. Il existe en particulier des stratégies de non changement ou de changement "intermédiaire", qui peuvent néanmoins s'avérer comme les plus cohérentes avec les rationalités des individus. Ces travaux ont pour objectifs d'éclairer les politiques de gestion des risques nutritionnels sur les représentations individuelles et collectives comme connaissance profane qui oriente les comportements. L'intégration du risque dans les réponses individuelles doit amener à considérer l'individu comme sujet social et non simplement comme cible d'une intervention.
Classification Agris : E73 - Économie de la consommation
S30 - Régimes alimentaires et maladies nutritionnelles
Auteurs et affiliations
- Calandre Natacha, CIRAD-TERA-UPR Normes et marchés (FRA)
Autres liens de la publication
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/536055/)
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