Poilecot Pierre. 2008. Gestion des feux de brousse sur le versant guinéen des monts Nimba. Rapport de mission, 25 février - 10 mars 2008. Montpellier : CIRAD, 51 p.
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Résumé : Le Massif des Monts Nimba, situé dans le Sud-Est de la République de Guinée fut érigé en Réserve de la Biosphère puis en Site du Patrimoine Mondial en 1981 dans un but de conservation d'un écosystème d'une richesse extraordinaire, tant faunistique que floristique. Un projet d'exploitation minier a incité les autorités à demander une étude d'impact environnemental de façon à évaluer les risques de dégradation du milieu naturel dans le cas d'une mise en exploitation du fer dans un futur proche. L'Association Afrique Nature International (AFNAT) fut en charge de la réalisation d'un Inventaire rapide de la biodiversité (BIOPA: Biodiversity Preliminary Assessment) qui a ciblé la petite faune avec en particulier plusieurs ordres d'invertébrés. Seuls les poissons et les petits mammifères (rongeurs, insectivores et chiroptères) ont représenté les vertébrés. Ces travaux ont été conduits aussi bien dans les savanes de piémont (500 m d'altitude) que les savanes d'altitude ("prairies") ou submontagnardes jusqu'à 1 600 m. Une expertise complémentaire sur l'impact des feux de brousse dans les savanes fut réalisée par le CIRAD entre le 25 février et le 10 mars 2008. Les feux de brousse, pour la plupart d'origine anthropique, sont provoqués dans le cadre d'activités pastorales (élevage dans les savanes de piémont), agricoles (feux de défrichements) ou de braconnage. Les savanes des basses altitudes brûlent annuellement alors que les savanes submontagnardes subissent un passage moins fréquent des incendies. Les feux de brousse atteignent souvent ces dernières à partir de feux incontrôlés qui débordent des savanes de piémont. Les feux, dans ces dernières, permettent le maintien en équilibre et la diversité floristique des formations herbacées et évitent leur embroussaillement. En effet, sur les sols les plus profonds se constate localement une emprise forestière sur la savane. Dans les savanes submontagnardes, les feux ont un impact négatif sur les forets de ravins où ils dégradent les lisières et le sous bois des formations. L'extension de Melinis minutiflora, une robuste Poaceae pérenne, met en évidence une pratique de feux précoces et irréguliers. Cette graminée tend à supplanter localement Loudetia kagerensis, qui caractérise les savanes d'altitude, et à modifier la structure et la composition de ces formations herbeuses. Une stratégie de gestion des feux de brousse consisterait à utiliser les images satellitales pour un suivi de la végétation (occupation des sols) de la Réserve (englobant la zone tampon et l'aire de transition) et de l'évolution des incendies dans le temps et l'espace. Des inventaires floristiques dans les différents types de savanes, soumises ou non au feu, permettraient de mieux connaître la dynamique de la végétation et d'en déduire l'impact du feu sur la structure et la composition des formations herbacées. Les travaux de prospection minière ont des conséquences certainement plus graves sur le milieu naturel que celles engendrées par le passage des feux. Les travaux conduits pour l'ouverture des pistes, les affouillements et les forages perturbent l'écosystème, entraînent des phénomènes d'érosion et une modification de la flore locale par l'introduction d'espèces rudérales de plus en plus nombreuses.
Mots-clés Agrovoc : incendie spontané, brousse, gestion, végétation, télédétection, industrie minière, technique de prévision, diagnostic
Mots-clés complémentaires : Feu de brousse
Classification Agris : K70 - Dégâts causés aux forêts et leur protection
P02 - Pollution
U30 - Méthodes de recherche
Auteurs et affiliations
- Poilecot Pierre, CIRAD-ES-UPR Faune sauvage (FRA)
Source : Cirad - Agritrop (https://agritrop.cirad.fr/543884/)
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